De l’analyse contextuelle, il est ressorti qu’à notre estime, le projet doit se glisser dans un contexte épars en évitant d’être un seul et même objet architectural. Les interactions qu’il doit avoir avec le contexte sont en effet très différentes selon le côté considéré, et méritent une réponse adaptée sur chacune de ses faces. En terme de gabarit, cela se traduit, dans notre proposition, par un gabarit modéré le long de la rue des Rivageois, et légèrement rehaussé à l’angle avec le quai de Rome. En terme d’implantation, cela s’est traduit par une gestion souple de l’angle en retrait grâce au volume d’angle à facettes laissant respirer l’about de la rue des Rivageois du côté du quai de Rome. Et de ces principes est né un projet à deux faces. Le projet repose donc sur deux faces (Rivageois / Fragnée) dont la rencontre fait naître la gestion de l’angle.
À la jonction entre la nouvelle aile et l’ancienne, une faille vitrée est aménagée pour écourter les parcours internes du site scolaire et faciliter les connexions intérieur / extérieur, bâti ancien, nouvelle infrastructure. Le parcours ne se fait pas le long d’un axe linéaire, la longueur de l’aile rendrait un couloir linéaire décourageant et monotone. Cette idée de parcours reliant des espaces extérieurs et ponctués par des fonctions d’animation est mise en valeur, animée, rendue plus ludique par un jeu de cloisons en zigzag un peu comme des livres ouverts alignés, ou des ailes qui se déploient, ou des parcours d’apprentissage qui sont rarement des lignes droites ! C’est la même forme pliée qui anime la façade du côté de l’Athénée de Fragnée.
Le projet vise à procurer des perspectives fonctionnelles et/ou visuelles dans l’ensemble des espaces. Au rez-de-chaussée, de larges baies vitrées (murs-rideaux) laissent transparaître l’activité scolaire à l’extérieur. Il s’agit bien d’une connexion visuelle du monde de l’école à son environnement direct, tout en équilibrant le rapport délicat entre activité scolaire et quiétude et intimité du voisinage. Les espaces de couloirs serpentent entre deux types d’espaces : les espaces collectifs (salles de classes, auditoires, refectoire, etc.) et les espaces de travail, plus intimes (les alcôves) sans que ces espaces soient coupés visuellement les uns des autres. Pour les matériaux, c’est la durabilité et la résistance qui ont guidé les choix.
